Espace Normandie Niémen "Marcel PERRIN"

Marcel Perrin est né le 18 août 1919 à Verneuil les bois. Il s’engage à 18 ans dans la toute jeune Armée de l’air et obtient ses ailes de pilotes le 16 juillet 1938 avant d’être affecté au 2ème groupe de la 15ème  Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) sur la base aérienne 127 d’Avord. Il vole alors sur bombardier quadrimoteur Farman 222. Il reçoit juste après la déclaration de guerre ses galons de sergent, le 16 septembre 1939. Les Farman seront peu engagés dans la bataille de France. Lors de la « drôle de guerre » leur rôle se limite aux bombardements des grandes villes allemandes avec des tracts. Jusqu’à l’Armistice, le bilan reste maigre : moins d’une centaine de sorties et de tonnes de bombes larguées. Lors de la bataille de France l’unité, comme nombre de groupes, se replie en Afrique du Nord. Le 19 juin 1940 le GB II/15 est sur le terrain d’Oran. Il rejoint ensuite Thélepte en Tunisie le 25 juin 1940 puis Oujda au Maroc le 11 juillet 1940 où il est stationné jusqu’en septembre. De retour en France, le groupe est dissous sur la base aérienne d’Istres. Il reste affecté pendant un an sur la base de stockage d’Istres. Il rejoint le GC II/5 « Lafayette » à Oran le 8 janvier 1942. Devenu pilote de chasse à la deuxième escadrille « les cigognes » du GC II/5, unité rattachée aux Forces alliées de la défense côtière méditerranéenne, il participe à la surveillance des ports et autres points sensibles de la côte algérienne, à la protection des convois alliés en mer et des vaisseaux de guerre, à la recherche d'équipages naufragés et éventuellement à l'attaque d’avions ennemis si l’occasion se présente. Il est nommé sergent-chef au sein de cette unité. Au fil des opérations le groupe s’installe à Thélepte, le Kouif, Kalaa Djerba, Biskra, Alger-Maison Blanche et Rabat-Salé. Volontaire pour rejoindre le front russe et le fameux « Normadie-Niemen, il part le 23 janvier 1944 pour Le Caire, Téhéran puis l’URSS. Il est nommé aspirant à son arrivée. Il participe à la troisième campagne du groupe durant l’été 1944 et l’hiver 1944-1945, terminant le conflit avec treize victoires homologuées et deux probables. Le 20 juin 1945, il atterrit sur le terrain du Bourget avec ses camarades au milieu d’une foule enthousiaste. Il est nommé lieutenant le 25 septembre 1945. Le 21 octobre 1947, il rejoint le centre d'essais en vol de Bretigny. Il obtient en 1949 son brevet de pilote d'essai, n° 123. Il participe activement aux essais du gros amphibie Nord 1400 " Noroit ", du chasseur à réaction marine Nord 2200, prototype, du Nord 2501 " Noratlas ", de l'avion expérimental à réaction Nord 1402 " Gerfaut ", aile delta sur lequel il s’investira énormément et même sur l'hélicoptère 1750 " Norelphe " avant la création de la licence d'essais « voilures tournantes ». En 1952, il entre à la Société Nationale Aéronautique du Nord consacrant une grande part de son activité à la présentation du Noratlas 2501. Le 26 avri1 1957, avec Michel Chalard, Jean Duchemin, Jean Coupet et Louis Pruneau, il effectue un essai délicat sur le Nord 2501 E n°40 qui se termine par le crash de l’appareil sur l'aérodrome de Melun Villaroche en seuil de piste 29. L’équipage au complet est tué. Profondément croyant, lecteur assidu, enthousiaste, pratiquant l'humour, comblé d'honneurs, il était officier de la Légion d'honneur, décoré de la médaille militaire, de la Croix de Guerre et de nombreuses décorations. Il est arraché à l'affection des siens et à ce milieu aéronautique auquel il était profondément attaché, à cette aviation à laquelle il s'était tant donné.